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Faux de Barcelone

Faux 50c Paix pour tromper la Poste

Une affaire amplement relayée par la presse de l'époque !

De fait, un évènement notable de l'Histoire Postale !

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Les 3 et 4 juillet 1937 : les quotidiens « Le Journal » à tendance nationaliste et « L’action Française » clairement nationaliste et anticommuniste relatent en pleine guerre d’Espagne que les faux timbres du 50c rouge au Type paix proviendraient d’Espagne et plus particulièrement de Barcelone.

Ceci a conduit à l’appellation philatélique (contestable) encore usitée aujourd’hui dans les catalogues de « Faux de Barcelone »

Le 7 juillet 1937 le quotidien « Le Temps » classé au centre gauche relate qu’un compte rendu de la police scientifique ne permet pas d’attribuer de manière certaine cette contrefaçon à une origine étrangère ou française par ailleurs… 

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Une contrefaçon de très belle facture !

Le graveur du 50c Type Paix : Antonin Delzers livre son analyse d’expert sur la réalisation du faux au quotidien « Le journal » : Procédé photographique, suivi de retouches. Timbre plus large et plus long.

Evidemment lors des retouches quelques erreurs sont commises, mais à l’œil nu difficile de faire la différence.

« Une belle œuvre » s’exclama Delzers !

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Les faux de Nyons et les faux de Sissonne ?

Les époux Jomin ont vendu à des soldats d’un camps militaire de Sissonne des Faux Timbres bien imités ; ils ont été arrêtés par la police…

Lucien Moulin acheta un stock de Faux Timbres qu’il tenta d’écouler à 350F le mille (0,35c le timbre) à Nyons. Il fut condamné à un an de prison.

Le mercredi 16 février 1938 un second couteau débitant de tabac, ainsi qu’un intermédiaire courtier (Paul Ferré) impliqués dans cette affaire de faux timbres sont jugés devant la 16ème chambre correctionnelle.

On apprend que des timbres (sans doute en faible quantité) ont été vendus à Saint-Ouen (Région Ile de France)

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Le 20/07/1937, le quotidien « Le journal » annonce que deux plus gros poissons dans cette affaire de faux 50c Paix ont été enfin rattrapés par la police judiciaire.

Le 13 novembre 1937, le quotidien « Le Matin » dresse le bilan policier de cette affaire :

  • Antonio Cuminato (un Italien) remettait les planches de timbres à Israel Elonoff (Un Russe). Rien n’a jamais transpiré sur des complices à l’origine de l’impression des faux. Soit : Cuminato à garder le silence, soit la police a conservé les informations confidentielles.

  • Eleonoff a (entre autres ?) fournit des feuilles à des intermédiaires : Désiré Riotte et Paul Ferré.

  • Ces deux derniers opéraient souvent aux alentours de la gare Saint-Lazare.

Lors de son arrestation Eleonoff était en possession de 118000 faux timbres.

Paul Ferré aurait vendu plusieurs milliers de faux timbres (Pourtant très rares à trouver sur lettres aujourd’hui ??)

Le Faux timbre

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Le Faux timbre au Type III

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Le timbre authenthentique au Type III

Je vous laisse apprécier les nombreuses différences notoires (une grosse vingtaine) entre le faux et le vrai… Je n’en ferai pas l’inventaire, l’agrandissement des timbres se suffit à lui-même…

Rarissime bas de feuille du Faux de Barcelone datée du 15.6.36

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La timbrologie moderne qui s’appuie sur des techniques numériques permet de mettre facilement en lumière les différences d’impression les plus infimes et confirmer ce que des experts comme Antonin Delzers pouvaient constater à l’époque.

Le bas de feuille daté du 15.8.36 du Faux de Barcelone (Très rare) mis en regard d’un bas de feuille (pas courant) daté 29.9.33 au Type I, montre bien que le Faux de Barcelone à « le mors aux dents » ; le décalage cumulé de la dentelure horizontale est supérieur à 1mm au final (Encore mieux visible sur l’agrandissement à gauche.

Sous lampe UV (mentionnée pour info et non illustrée dans cet article) les papiers ont un rendu légèrement différent.

L’inter-panneau du faux de Barcelone est légèrement moins large (quelques dixièmes de mm).

Dans la largeur le Faux est dentelé comme suit :                                                       14-15-14-15-14- inter-panneaux dentelé 14 puis -14-15-14-15-14

Le vrai timbre est dentelé uniquement 14.

Pour finir la dentelure est-elle en peigne ? L’incertitude demeure.

Un bloc de quatre Faux avec inter-panneaux et numéro de presse n°2. Pas courant !

 

Faute d’une pièce authentique avec le numéro de presse n°2, je ne pourrai pas confirmer que le chiffre 2 est sans doute différent de celui de la presse n° 2 de l’imprimerie Boulevard Brune à Paris…

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Une paire de Faux avec numéro de presse n°5. Pas courant !

Le chiffre "5" de la presse du faux à gauche est différent de celui de la presse Chambon du boulevard Paris Brune

Un bloc de quatre Faux avec inter-panneaux et numéro de presse n°7. Pas courant !

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Il existe donc au moins trois inscriptions de presse différentes dans la marge d'impression du faux.

Hypothèse 1 : les faussaires ont utilisé trois presses différentes. Très peu probable !

Hypothèse 2 : les faussaires ont changé le numéro d'impression de presse via la molette d'impression sur le bloc dédié. Dans quel but ? Distinguer des liasses de feuilles?

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Rare (?) lettre du 30.9.37 pour Houilles en Seine et Oise. Le faux de Barcelone est complété par une Semeuse à 15c pour atteindre le Tarif de la lettre intérieure au 1er échelon de poids. Plusieurs lettres ont circulé ainsi en Seine et Oise lors du 2ème semestre 1937. Oblitération mécanique « Gare Saint-Lazare » avec 7 lignes ondulées et bloc dateur à gauche ; début d’utilisation 1904.

Lettre du 4.11.37 postée à Houilles Seine et Oise, pour Paris 2ème. Comme pour la lettre ci-dessus, le faux de Barcelone est complété par une Semeuse à 15c pour atteindre le Tarif de la lettre intérieure au 1er échelon de poids. Oblitération avec un timbre à date type 04 .

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Faux de Nyons, Faux de Sissonne, Faux de Saint-Ouen, Faux de Saint- Lazare, Faux d’autres villes du midi de la France… Ce sont les mêmes contrefaçons.

L’histoire philatélique retiendra l’appellation « impropre » de Faux de Barcelone.

Je conclurai par un oxymore en disant que la presse nationaliste aura finalement eu raison à tort sur le plan philatélique. C’est donc ainsi (mais en toute conscience) que je nommerai ce faux timbre dans ma monographie à la gloire du 50c au type Paix.

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